Invité
| Sujet: Re: Rosalie Baker Lun 23 Jan - 23:08 | |
| Une lettre pour toi mère
Mère,
Je n'ai jamais eu la chance de te connaître personnellement, je ne te connais qu'à travers un portrait que père m'a donné et c'est un peu comme çi tu m'avais suivi dans toute ma vie. Je te tutoie oui, je ne sais pas si tu aurais aimer cela, père déteste cela, il faut toujours que je le vouvoie. En parlant de lui, si tu savais à quel point ces 16 années passées avec lui on était horrible. Au début ce n'étaient que des claques misent pour remettre en ordre une enfant comme une autre, puis les claques se sont transformées en coup de fouets. Il m'a frappé et humilié durant 16 ans maman. Au début je pensais qu'il me haïssait à cause de ta mort, peut-être avait-il besoin d'un coupable pour ta mort et au fond j'aurais préféré car j'aurais trouvé cela plus humain. Mais, cet homme était juste méchant, violent et alcoolique. Au moins, je me console en me disant que, tu as échappée à sa violence, du moins je l'espère terriblement .
Maman,
Oh! J'aurais tellement aimé que tu sois là. Au fond de moi, je suis sûre que tu aurais été fière de moi. Madame Lewis, notre voisine m'a raconté tellement de choses sur toi, il paraît que je te ressemble plus que personne ne peut l'imaginer. Je suis têtue comme toi, j'ai un mauvais caractere mais j'ai un grand cœur, je n'hésite pas à me battre pour ce qui me paraît important, comme toi mère. Je suis courageuse comme toi, il en a fallu du courage pour tenir 16 ans avec père , un fermier avec une bonne situation, je n'ai manqué de rien je dois bien l'avouer, juste d'un peu d'amour . Je pense que j'en ai eu un peu quand j'étais très jeune enfant c'est tout mais j'en ai aucun souvenir.
Je suis confuse. Est-ce que tu aurais été fière de moi ? Je suis devenue une charmante jeune dame il paraît, j'ai des principes et des valeurs mais j'ai également fait des choses. Je suis désolée de n'être pas une anglaise parfaite qui soutient notre roi. Oui mère, je soutiens l'indépendance de l'Ecosse, peut-être que toi aussi au fond ?
Mon avis n'a pas toujours été aussi précis maman. Avant je dois dire que cela ne m'intéressais pas le moins du monde, je voulais juste devenir guérisseuse et voilà, mais fatiguée de la violence de père, j'ai décidé de le fuir. Il devenait de plus en plus violent avec l'alcool et avec le temps j'avais peur d'y laisser ma peau . Oui, cette fois je n'ai pas été très courageuse mais je tiens à ma vie. De plus j'ai toujours eu envie de voir autre chose que les terres de papa , terre qui finiront par m'appartenait à sa mort en toute logique . Oui en toute logique mais comme je suis une femme je n'aurais pas le droit de récupérer les terres sauf si je suis mariée.
Mère, j'ai laissé mon courage de côté et j'ai fui vers l'Ecosse, pourquoi là-bas ? Parce que je savais que par ici il n'essayerait pas de me retrouver. J'ai peur de lui c'est vrai. Un soir, alors que père était fortement alcoolisé, j'ai pris mon cheval et je suis partie. Bien évidemment, j'avais prévu cette fuite depuis des mois et avait économisé le peu d'argent que je me faisais en tant que guérisseuse du coin et j'avais également fait quelques provisions au cas où. Ce n'était pas beaucoup mais c'était déjà cela de pris. Cela n'a pas été de tout repos, au début j'ai beaucoup pleuré et je me suis beaucoup cachée, j'avais peur qu'on me fasse du mal. J'ai passé les premiers jours à monter à cheval, à marcher et à dormir à la belle étoile en gardant mon poignard à la main. J'ai toujours été une fille assez débrouillarde,avec un père tel que le mien j'ai appris à me défendre.Puis, dans les terres Écossaises je me suis faites passer pour une des leurs pour ne pas avoir de problème . Ce fût pas très compliqué, je connaissais déjà pas mal de mots en gaelic, le plus difficile c'était de perdre mon accent mais j'ai toujours eu un talent pour les imitations, pour une fois, cela m'a fortement servi . Me faisant passer pour une guérisseuse écossaise, j'ai trouvé refuge dans des petits village proche d'Edinburgh, je soignais ces villageois et en échange ils m'offraient un refuge pour la nuit. Puis un jour,un clan, le clan Abercromby m'a accueilli comme l'une des leurs et j'ai appris à les connaître. Ce sont des personnes admirables et formidables. Je me suis fais des amis et j'ai appris des choses. Je m'en veux de leur mentir mais je sais que c'est pour mon bien. Je les soutiens, je soutiens leur indépendance.
Je pense que tu as compris, en ce moment je suis en Ecosse avec un clan des Lowlands , j'espère que malgré, tout tu es fière de moi.
Avec toute mon affection,
Rosalie Elizabeth Baker.
Je pose ma plume, et je viens plier la feuille pour la mettre dans une enveloppe. Je sais que ceci est totalement inutile car mère est décédée il y a fort longtemps, c'était il y a 16 ans, elle est morte en couche lors de ma naissance. J'étais la première et mon père ne s'est jamais remarié. Je suis officiellement fille unique. Officieusement je ne sais pas.
Je me lève de mon fauteuil et m'avance doucement vers le feu pour y lancer ma lettre. Cela m'a fait du bien d'écrire, j'ai vraiment l'impression de me confier à celle qui n'a jamais été là physiquement mais qui est et sera toujours là. Je lance la lettre dans le feu et la regarde brûler et se consumer. Puis une fois que la lettre a totalement disparue, je m'avance vers la sortie puis je sors pour aller me promener et peut-être cueillir des plantes intéressantes.
« Je ne sais pas quoi dire .»
Dernière édition par Rose Baker le Jeu 26 Jan - 19:19, édité 6 fois |
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