It's been so long ft. Flora MacDonald

MARS 1742.
Sybil, Simon Jr et Alexander manquait beaucoup à Janet. Elle se demandait si, en son absence, Simon Jr ne se faisait pas trop insulter par leur père, et si Alexander parvenait à contenir sa rage. Oh, ceci dit, il avait bien des raisons d’éprouver de la haine. Simon Fraser, son père, était un homme sans cœur. Comment pouvait-il reprocher à Alexander la mort de leur mère ? C’était immonde. Janet ne pourrait jamais le comprendre. Et cela contribuait tout à fait à la mauvaise image qu’elle avait de lui. Sans compter le mariage qu’il lui avait organisé avec un vieil homme du clan Fraser, dont elle était, par chance, sortie.

Si sa famille lui manquait, ou plutôt, une partie de sa famille, Janet ne se plaignait pas de solitude dans sa nouvelle demeure. Fergus était très présent pour elle, très attentioné. Il avait aussi une petite sœur. Et les gens de Fergus, de manière générale, lui semblaient infiniment plus avenant que ceux de son père. Ils étaient tous animé de la flamme jacobite, et discuter avec eux étaient toujours un plaisir. Mais aujourd’hui, Janet se sentirait moins seule encore, car une de ses amies d’enfance venait leur rendre visite pour présenter les félicitations du clan MacDonald à l’annonce des fiançailles de Fergus et Janet. Janet avait rencontré Flora quand elle avait treize ans et que celle-ci en avait dix. Elle s’était liée d’amitié et avait gardé une correspondance à travers les années. D’ailleurs, quand Janet avait appris pour son mariage avec Donald, Flora avait été la première à qui elle avait écrit. Et la seule d’ailleurs, car elle n’aura pas eu la force de se confier davantage sur cette terrible nouvelle. Flora pouvait comprendre sa détresse, étant donné que sa mère avait été kidnappée et forcée d’épouser son ravisseur. Mais par la suite, c’est une bonne nouvelle que Janet avait pu annoncer à Flora ; elle allait se marier, oui, mais avec un autre homme, bien plus charmant.

Janet se trouvait dans les écuries, elle venait nourrir et offrir quelques gestes d’affection à son cheval qui avait fait la route de sa demeure familiale à celle de Donald, pour ensuite lui permettre de fuguer vers Ferguson.

Janet entendit frapper sur la porte des écuries, pourtant déjà ouverte, mais ce n’était qu’un moyen pour Fergus de prévenir de sa présence.

« Janet ? Je t’amène quelqu’un que tu as sans doute très envie de revoir. », annonça Fergus. Alors qu’il s’écartait, Janet put apercevoir Flora. Un grand sourire se dessina sur son visage.

« Flora ! », s’exclama t elle. Tout comme elle, Flora avait grandi. Il y avait bien longtemps qu’elle ne s’était pas vue. « Comme cela fait longtemps ! », dit Janet. Elle avait soulevé sa robe pour pouvoir aller offrir une étreinte à son amie.
« Je vais vous laisser, mes dames. Nous nous verrons au dîner. », déclara Fergus.

Une fois Fergus assez loin, Janet se tourna vers son amie et lui posa cette question ;
« Alors, je vois que tu as rencontré Fergus. Comment le trouves tu ? Il est parfait, n’est ce pas ? »

MARS 1742.
La porte se ferme sur celle qui doit être la gouvernante et Fergus se retourne vers elle, lui informant que Janet est de retour. Un grand sourire se peint sur son visage. Elle apprécie beaucoup la compagnie de Fergus, il n'y a aucun doute. Mais si son excuse est de venir porter les félicitations du clan MacDonald. Plus ou moins en cachette pour pas avoir la fureur des Fraser non plus, elle est là en réalité pour Janet. Et sans Ranald qui avait fortement appuyé sa demande auprès de son père, elle ne serait pas là. Elle suit le grand roux jusqu'aux écuries. Galant jusqu'au bout il l'introduit à son amie qui sans attendre lui offrit l'un des grand sourire que Flora avait en mémoire. Elle n'avait pas tellement changé. Enfin si ce n'était plus la fillette qui se tenait face à elle mais bien une femme. Une femme qui n'hésita pas un instant à étreindre son amie après pourtant plus de 5 ans sans se voir. Les lettres avaient étaient nombreuses cependant. Nombreuses et toutes plus longues les unes que les autres. D'ailleurs elle se souvenait avoir ri à haute voix lors de la dernière en lisant la joie de Janet quant à l'annonce de sa venue. Alors qu’elles mirent fin enfin à leur embrassade, Flora prit enfin la parole.

"Janet, je suis tellement ravie de te revoir, cela me fait tellement plaisir! "

Nul besoin des salutations formelles entre elles. Elles en avaient clairement oublié le protocole qu’aimaient tant les anglais. Tant mieux. Elles étaient de toute façon contre ces satanés anglais. Flora, tellement contente de revoir son amie d'enfance et surement l'une de ces plus proches amies, si ce n'était la plus proche, ne s'était même pas rendu compte que Fergus les avait laissés. D'ailleurs comme elle s'en doutait les premiers mots que prononça Janet étaient à son sujet. Déjà sur ces lettres elle avait l'air réellement amoureuse. Et à voir son regard, Flora ne s'était pas trompé.

"Oui, il a l'air vraiment de quelqu'un de bien, ce qui est assez rare pour un écossais! " Un petit rire sortie de sa bouche " Tu es très chanceuse Janet, j'espère que ce bonheur te suivra jusqu'à ta mort, ce sourire te va si bien. "

Un sourire affectueux, elle prit le bras de son amie. Comme s'il elles se voyaient tous les jours. Si seulement. Elle n'avait pas d'amie aussi chère dans son propre clan. La petite brune se retourna cependant d'un coup vers la jeune Fraser, l'air sévère et joueur à la fois.

"Je t'en veux beaucoup Janet! Je pensais que Fergus serait au courant du jour de mon arrivée, et de mon arrivée tout court en fait. Ce qui fait que je me suis sentie plutôt embarrassée quand il m'a demandée ce que je faisais ici! "

Elle avait été embarrassée, c'est vrai. Un peu. Mais elle avait aussi été plus que surprise. Elle s'était vite reprise. Après avoir eu peur de s'être trompé de date et s'être demandé si les deux amies ne s'étaient pas comprises comme il le fallait.

MARS 1742.
Flora baisse un peu la tête en écoutant son amie parler d'homme. Oh oui. Il y en a un. Depuis qu'elle a dix ans il y en a un. Mais malheureusement à moins qu'elle puisse elle-même choisir son mari, jamais il ne sera sien. Jamais elle ne pourra avoir le même sourire si sincère et charmant que celui de son amie. Un homme qui en revanche semble être bien pour elle oui. Plusieurs. Son ancien fiancé, Connor qui la regarde avec tant d'envie. Ranald qui prendrais grand soin d'elle mais qui serait plus un ami qu'un amant. Oui, il y a des hommes, mais malheureusement son cœur est déjà pris et la douleur de ne jamais l'épouser est bien présente, même si l'espoir demeure en son âme.

"Eh bien, je crois vous avoir parlé de John parfois. C'est l'irlandais qui était à Édimbourg avec sa sœur. Mais. Vous savez comme moi que l'on ne peut pas choisir son époux. A moins que le seigneur est un œil tout particulier sur nous comme vous en avez eu la chance! J'ai été fiancée, quand vous l'étiez au vieux Fraser, mais je ne voulais pas vous inquiéter, mais il était charmant, mais il est mort. Donc j'attends, en espérant que mon parrain me laissera le plus de répit possible!"

En faisant semblant d'être un peu contrarié après son amie et l'informer que son cher Fergus n'était pas pour le moins au courant de sa venue, Janet lui assura pourtant le contraire, l'air pour le moins étonné.

«  Oh, mais j’avais pourtant bien dit à Fergus que tu viendrais dans la semaine. Il a dû oublier...Il faut dire qu’il a beaucoup de choses en tête, en dehors de notre mariage à venir. Etre laird n’est pas une chose pour laquelle il était préparé, même si je sais qu’il est parfait pour le rôle. »

Flora ne peut échapper un petit rire concernant le début de la phrase de la jeune fiancée. Non, son futur époux n'avait pas été au courant, ou alors il ne s'en rappelait vraiment pas du tout, pas du tout du tout. Il avait eu un air surpris tout à fait sincère.

"Eh bien, disons qu'il avait oublié alors, parce qu'il ne savait même pas qui j'étais! Enfin d'un autre côté cela m'a permis de discuter un peu avec lui. Je ne donne pas mon amie à n'importe qui moi! "

Une simple blague. Si seulement ça pouvait être vrai.

"Il a été parfait. Et tu à un grand avantage, il n'est pas comme ces beaux écossais qui n'ont rien dans la tête, il est beau, mais en plus il est intelligent. Janet je te prie de m'informer d'un de ses défauts ou je vais bientôt croire que tu épouse le bon dieu!"

Flora était étonnamment joyeuse et joueuse. Surement l'effet de revoir son amie. Comme elle lui avait manqué. La jeune écossaise observa les cheveux qui avaient bien poussé de son amie, la façon dont elle avait de se tenir, la façon dont elle se mouvait. Elle gravait tout ça dans sa mémoire, elle repartait le lendemain, et Flora était déterminée à avoir le plus de souvenir possible de son amie.

"Eh bien, je crois vous avoir parlé de John parfois. C'est l'irlandais qui était à Édimbourg avec sa sœur. Mais. Vous savez comme moi que l'on ne peut pas choisir son époux. A moins que le seigneur est un œil tout particulier sur nous comme vous en avez eu la chance! J'ai été fiancée, quand vous l'étiez au vieux Fraser, mais je ne voulais pas vous inquiéter, mais il était charmant, mais il est mort. Donc j'attends, en espérant que mon parrain me laissera le plus de répit possible!"

Flora avait été fiancée ? Voilà une chose qui surprenait Janet. Elle ne lui en avait pas du tout parlé !

« Tu as été fiancée ? Je l’ignorais totalement ! Je suis désolée d’apprendre qu’il n’est plus de ce monde si tu dis que c’était un homme charmant. Que lui aie t il arrivé ? », demanda Janet. Il est vrai que la concernant, la mort de son premier fiancé ne l'avait pas chagriné étant donné qu'une perspective de mariage avec un homme comme Donald du clan Fraser ne l'enchantait absolument pas et que cela lui avait permis de fuir avec le clan Abercromby. Mais il n'en était peut-être pas de même pour Flora puisqu'elle avait décrit son défunt fiancé comme quelqu'n de charmant, tout ce que Donald n'était pas...

« J’espère que ton parrain ne se pressera pas trop à te trouver un autre fiancé, dans ce cas. Je te souhaite d’avoir la même chance que moi et de pouvoir te trouver fiancée à quelqu’un qui te plait sincèrement. ", dit elle ensuite.

Janet expliqua à Flora qu’elle avait pourtant mentionné sa visite à Fergus, mais qu’il avait beaucoup de choses en tête en ce moment.

"Eh bien, disons qu'il avait oublié alors, parce qu'il ne savait même pas qui j'étais! Enfin d'un autre côté cela m'a permis de discuter un peu avec lui. Je ne donne pas mon amie à n'importe qui moi! " , dit elle en riant. "Il a été parfait. Et tu à un grand avantage, il n'est pas comme ces beaux écossais qui n'ont rien dans la tête, il est beau, mais en plus il est intelligent. Janet je te prie de m'informer d'un de ses défauts ou je vais bientôt croire que tu épouse le bon dieu!" , ajouta – t-elle.

« Je t’avoue que je me pose parfois la même question. Je ne lui ai pas encore trouvé le moindre défaut, il semble si parfait…Alexander m’a écrit dernièrement. Il se méfie beaucoup de Fergus. Il pense que cela cache quelque chose. Mais Fergus est un homme si sincère…Je ne vois pas quelle horrible surprise pourrait se cacher en lui…Alexander ne l’a jamais rencontré, il faut dire, mais quand il le verra en face de lui, il ne pourra plus douter des bonnes intentions de Fergus. »

MARS 1742.
"Oui cela n'a pas duré bien longtemps. C'était un brave homme. Fidèle à son pays. Trop, les tuniques rouges l'ont envoyé au près du seigneur à coup de fouet pour provocation à la couronne. Il aurait fait un bon mari j'imagine, mais il n'aurait jamais été un bon mari pour moi. SI tu me comprends. "

Elle sourit à son amie. C'est vrai qu'il aurait fait un bon mari. Mais elle ne voulait pas de ce mari. Elle se disait parfois que Lady Donna l'avait trop éduqué, lui insufflant trop de pensée indépendante. Elle pensait bien trop à l'indépendance, à ce qu'elle voulait elle, et non ce que les autres voulait pour elle. Ranald aimait ça. Elle aussi, mais il n'en était pas moins que ça lui portait défaut, peut-être aurait-il mieux fallu qu'elle soit une de ces filles dont le seul but dans la vie est d'être une bonne mère, sans réfléchir au fait que leur mari est l'homme de plusieurs femme et sans amour dans leur mariage. Une femme pour garder la maison, pour éduquer les enfants. Cela serait sans doute plus simple. Mais Flora réfléchissait bien trop pour pouvoir être ce genre de femme. Même du haut de ces dix neufs ans.

"Tout ce que j'espère c'est que l'homme qui partageras ma vie sera John. Ou bien quelqu'un que j'aimerais sincèrement..; même si après John, je ne pense pas retrouver quelqu'un comme lui. Enfin... nous verrons bien, personne ne sait ce que l'avenir lui reserves. "

Sur un ton un peu plus léger, elle reprocha à Janet le fait de l'avoir laisser comme une totale inconnue face à Fergus qui n'avait clairement eu aucune idée de qui elle pouvait bien être. Aucune.

« Je t’avoue que je me pose parfois la même question. Je ne lui ai pas encore trouvé le moindre défaut, il semble si parfait…Alexander m’a écrit dernièrement. Il se méfie beaucoup de Fergus. Il pense que cela cache quelque chose. Mais Fergus est un homme si sincère…Je ne vois pas quelle horrible surprise pourrait se cacher en lui…Alexander ne l’a jamais rencontré, il faut dire, mais quand il le verra en face de lui, il ne pourra plus douter des bonnes intentions de Fergus. »

Flora laissa échapper son rire cristallin tandis qu'elle toucha qu'elle posa sa main sur le bras de Janet pour exercer une petite pression amicale.

"Alexander est ton frère, il se méfiera toujours de Fergus, et après ce qu'il s'est passé, il ne pourrait être autrement. Non, Fergus à sincèrement l'air de t'être dévoué, et tu à sincèrement l'air d'être amoureuse. Tes yeux sont si pétillants, c'est formidable à voir! As-tu des nouvelles de Georgina, Sybil? Qu'en penses-t-elle de tout ça?"

Elle se doutait bien que Georgina ne devait pas en penser du bien, bien au contraire. Et Sybil... voilà un moment qu'elle ne s'était pas écrits. Les lettres avait tournée au plus court et elles s’étaient tout simplement arrêtées.